mercredi 27 décembre 2017

Pas de MAC!

Il va falloir attendre un petit peu pour la suite du panier, mes deux macs sont en rade.


Oui, j'en ai deux: une Janome Jubilé 140 dc4100 nommée Sawako (parce que Janome est une marque japonaise) délicate et précise au poil, et une Singer Mac II -Jacqueline- qui est une piqueuse aguerrie et coudrait des pneus ensemble si on le lui demandait. Celle-ci est ma toute première machine, on a fait beaucoup de choses ensemble et puis Sawako m'a été offerte et j'ai remisé Jacqueline pour une retraite bien méritée.
Sauf que Sawako commençant à montrer des signes de fatigue, je l'ai mise au repos et j'ai ressorti Jacqueline qui après avoir passé quelques années au garage- bien protégée dans sa housse- n'a pas voulu coudre, s'est mise à sauter des points et a refusé tout net de faire le zig-zag. Donc deux machines qui ne fonctionnent pas...Tsss...
L'entreprise qui les révise fait la Trêve des Confiseurs, je n'ai donc le choix que de les amener mardi prochain et d'attendre encore au moins dix jours pour les récupérer. Entre-temps, Belle-Maman me prête gentiment la sienne mais sa tension est inégale, je ne veux pas me lancer dans un panier ou un corps baleiné avec. D'autant que ce n'est pas la mienne et que le coutil, c'est dur. Je ne voudrais pas lui faire de bobos.

En attendant, je fignole les coutures à la main de ma petite française rayée et je surfe sur le web.
Pour le coup, je suis tombée sur le blog de Rococo Atelier que je connaissais déjà mais j'ai redécouvert ses corps baleinés et surtout son corps semi-baleiné que je n'avais fait que survoler la première fois.

Source: Rococo Atelier
J'ai adoré son tutoriel sur ce corps-là et j'avais déjà envie de m'en faire un nouveau, avec une ouverture sur le devant. A suivre donc...

jeudi 21 décembre 2017

Grand panier XVIIIeme - 1ère partie

"Pas de bonne construction sans de bonnes fondations", parait-il.
On s'en rend bien compte quand on se costume, les sous-vêtements sont essentiels, ne serait-ce pour que ce que vous avez cousu avec amour tombe parfaitement.

(Source: aucune idée, prise du Pinterest. N'hésitez pas à vous faire connaitre si c'est de vous.)
La logique voudrait que je commence par la chemise ou au moins le corps baleiné mais pas d'bol, ils sont déjà cousus tout comme les petits paniers. En fait, j'ai déjà fait un grand panier et il ne tombait vraiment pas comme il fallait. Non, j'ai pas de photo et avec le recul, j’aurai bien aimé pouvoir vous montrer.
Vu la taille de la bête, je l'ai laissé en l'état jusqu'à ce que je prenne mon courage à deux mains et me décide à le modifier. J'y ai passé beaucoup d'heures mais que dalle, "autant souffler dans le cul d'un poney", parce que quand la coupe ne va pas, rien ne va (je ne vous apprends rien). 
Oh, je l'avais coupé dans le droit fil -quand même!- mais la forme des pièces... Nope, ca n'allait pas et j'ai tout essayé pour m'éviter de le refaire parce que je suis une grosse feignasse si c'est pas compliqué, c'est long et chiant. Toutefois, j'ai dû m'y résoudre: j'espère réaliser bientôt une nouvelle robe à la française bien large et bien décorée. Du coup, je me suis dit: "Baste, ma bonne! Quitte à s'y coller, autant expliquer!".
Alors d'accord, il y a sûrement plusieurs personnes qui l'ont fait avant moi -j'en connais au moins deux- mais j'avais très envie de faire une série d'articles avec plein d'explications et de photos.
Je sais bien que je m'emballe! Un tuto, c'est du boulot mais c'est mon premier, laissez-moi découvrir et m'en mordre les doigts, je suis si enthousiaste! Et comme je compte me refaire un corps baleiné, y'a des chances que d'autres articles suivent...on verra mon degré d’enthousiasme à ce moment-là.

Donc...comment faire un grand panier XVIIIeme.
Parlons tout d'abord patrons et patronnage.
Quand j'ai commencé, j'ai voulu aller au plus pratique: le patron tout fait du commerce qu'il-est-beau-qu'il-est-neuf-qu'il-est-censé-bien-tomber-sans-se-prendre-la-tête. Bien entendu, j'ai cherché et le mieux étant de tous les avis (malgré ses défauts) le Simplicity 3635  qui a l'avantage de cumuler les patrons du corps baleiné, des poches, du grand panier et de la chemise. Certes, ça reste du "modernisé" et ça ne va pas à tout le monde mais j'étais encore dans le principe de pas trop me fouler.
Quand j'ai vu les prix...Ah! Aaaaah! La vaaaaache!
Parce que déjà à l'époque, le bouzin était en arrêt de commercialisation et les prix flambaient. Pire, ils se consumaient. Notez bien que le prix actuel de celui en lien... Notez, je vous prie.
J'ai d'abord ri "c'te blague, ils doutent de rien, les mecs!" puis j'ai réalisé que c'était partout pareil. Go fuck yourself with love, j'va m'débrouiller autr'ment, vindjieu!
Alors voilà: il existe celui de Marquise De en deux pièces -et d'ailleurs si l'une d'entre vous l'a déjà utilisé, je serai curieuse de voir ce que ça donne- et le fameux patron tiré du "Corsets and Crinolines" de Norah Waugh que vous pouvez télécharger en pdf ici
MAIS! Car il y a un mais... Vous voyez ce truc en rouge? La manière dont le côté s’élargit subitement à partir de la deuxième baleine ?

(Source: "Corsets and Crinolines" N.Waugh.)

Ca aurait déjà dû me mettre la puce à l'oreille, ce dénivelé bizarre mais enthousiaste que j'étais -oui, je suis une graaande enthousiaste- j'ai foncé tête baissée et j'ai joyeusement mis à l'échelle en cm, agrandi, coupé le patron, coupé le tissu, cousu le tissu, enfilé les baleines et là...euh...c'était tout bizarre et pas du tout comme sur la gravure. J'ai re-mesuré le dessin, tout bien reconverti et que dalle. J'avais bon. Et j'avais tout bien monté... mais alors...pourquoi? Ben certainement à cause de cette courbe rouge, déjà. Puis en observant les photos des paniers des filles qui utilisaient le Simplicity, je trouvais le patron un peu différent. J'ai bien examiné le tuto et le portfolio des paniers de Starlight Masquerade (encore elle!), j'ai lu et relu l'article d'American Duchess d'où est tirée cette figure bien pratique sur laquelle j'ai essayé de me baser et je me suis lancée.

(Source: American Duchess, je vous invite à lire son article, vraiment super.)
J'ai donc refait mon patron différemment.


La pièce principale est un peu moins large du bas, j'ai harmonisé la fameuse courbe rouge et un peu retravaillé la pièce de la ceinture. Je réalise que je n'ai pas mis les repères pour coudre les lacets qui serviront à mettre le panier en forme. Quand on en sera à ce stade, je ferai des essais et vous donnerai la mesure exacte, vous verrez si ça vous convient. J'espère que ce patron fonctionnera, je suis assez confiante, d'autant que dans le tissu que j'ai choisi -un chouette coton façonné écru- j'ai pas les moyens de recouper quoi que ce soit. Il reste juste de quoi me faire un autre corps baleiné, le fameux prochain tuto. 
Et comme je suis sympa, voilà mon patron! Sans valeurs de coutures, ajoutez les vôtres.

Ne vous emballez pas, je l'ai pas encore testé. Tant je me suis plantée en beauté et le final sera tout pourri donc prenez le temps de lire la série d'articles entièrement et jusqu'au bout avant de commencer à couper. Ce blog me sert de journal de couture, je compte y mettre aussi bien mes réussites que mes erreurs mais ces erreurs ne doivent pas être les vôtres.

Donc on voit le reste la prochaine fois. Tracez déjà le patron grandeur nature, ça va vous occuper une bonne heure. Et puis, il faut rassembler le nécessaire: du coton costaud (toile, sergé, ottoman si vous avez des sous...) ou tout autre tissu qui se tient et se déformera peu sous la contrainte, un bout de coton plus souple, du sergé de coton de 1.5cm de large pour faire les canaux à baleines et de la baleine en acier plat en 1 cm de large. Rajoutez à ça une longueur de ruban ou de sergé pour le lien à la taille, et du lacet pour accrocher le panier par dessous et lui donner ce look plat. 
Lavez tout ça avant si c'est lavable, (parce qu'après, c'est un poil plus compliqué et je préfère travailler sur des tissus propres) repassez bien et gardez au chaud. Et je vous invite fortement à regarder comment ça se passe ailleurs pour le montage en attendant de nous y mettre pour de bon.

La suite au prochain numéro.

mardi 19 décembre 2017

A nous la Petite Française!

Premier article: bing! Je vous balance une robe d'inspiration XVIIIème.


Je dis d’inspiration parce que le tissu -un coton ancien (laize en 90) imprimé de rayures rouges et blanches- et les petites roses décoratives -made in China- ne sont pas du tout historiques et complètement anachroniques. Mais que voulez-vous, cette française sur petits paniers, je n'arrivais pas l'imaginer ailleurs que là-dedans. Je la voulais mignonne, à croquer, avec des fluffs décoratifs trop choupis et des petites fleurs pour les mettre en valeur sans faire trop de rouge.
Malgré un métrage honorable, impossible d'y caser un manteau de robe et une jupe, surtout si je voulais faire ces fluffs qui me trottaient dans la tête et que je voulais absolument coupés en biais pour jouer sur les rayures.



Ahem, on voit sans doute mieux sur cette ma-gni-fique photo avec flash (je suis piètre photographe et pire dessinatrice encore) le jeu des rayures droites sur le manteau et de biais sur les fluffs à condition sans doute d'agrandir l'image. Vous me direz.
Donc, point de jupe assortie mais coupée dans un pékiné de coton blanc moderne et doublée de coton car un poil transparent. Je n'aime pas porter de jupons sous mes jupes parce que tous ces liens à la taille m'angoissent alors je triche et je couds un jupon à chaque jupe.



"Bouhez-la, les gens! Elle fait du pas-histo! Bouh bouh bouuuuuh!")

Ce à quoi je répondrais "Oui, c'est vrai! Mais j'ai pas envie de faire de l'histo, je veux juste me faire plaiz'!".
Alors oui, c'est pas super économique parce qu'au lieu d'un seul jupon qui ira sous plusieurs tenues, ça me fait faire un jupon à chaque nouvelle jupe. Je m'en fiche, j'en ai pas douze, de jupes (du moins, pas encore) et comme un jupon est indispensable pour flouter les paniers, je monte jupe et jupon sur une même ceinture et j'ai moins de sur-épaisseurs à la taille. Là.
Je n'aime pas beaucoup ces plis sur les côtés de la jupe, c'est un point à améliorer lors de ma prochaine française.


Je n'aime pas beaucoup non plus la manière dont les plis du dos travaillent sur le mannequin mais à l'usage, ils sont presque parfaits sur moi. Ça tiraille encore un peu, j'avais pourtant amélioré quelques mesures quand j'ai refait le patron car lors de ma précédente petite française -une erreur de longueur, un coup de ciseaux de trop et c'est le drame- ça tirait beaucoup plus. Ce n'est pas tant le plissage dos qui pèche mais plutôt les coutures verticales qui relient la doublure aux plis.
(Source: "Costumes in details, women's dress 1730-1930")                      
Je crois que j'ai dû me planter quelque part. Va falloir revoir cette histoire.

Bon, d'accord, elle n'est pas terminée. Et Josette, mon vieux mannequin réglable qui ne se règle plus, ne la met pas en valeur du tout ; la robe parait de guingois (et elle l'est, Josette est un peu bossue), la taille aussi large que la poitrine malgré les petits paniers, et elle a l'air un peu défraîchie. C'est le pénible des mannequins de couture, j'aimerai parfois le serrer dans mes corsets et corps baleinés pour lui donner la silhouette voulue sans devoir à chaque fois m’habiller entièrement. Du coup, je me demande si y'a pas moyen de bricoler un mannequin avec de la mousse qui se déformerait juste ce qu'il faut quand on le corsète... A voir. Plus tard.

J'ai encore un peu de boulot sur ce costume, comme la manche gauche à monter, la pièce d'estomac à faire, quelques fleurs à coudre sur le fluff du bas de la jupe et encore d'autres fluffs à installer en motifs car la jupe toute blanche est un peu triste.

J'ai fait trois épaisseurs d'engageantes rayées qui ne se voient pas trop, là (mais on voit vachement bien le biais des fluffs) et j'ai fait des doubles-engageantes amovibles cousues à gros points dans la manche en voile de coton rayé trop joli acheté que dalle aux Coupons de Saint-Pierre (5€ le coupon de 3 mètres, j'en ai pris 4 coupons, vous pensez bien).


Les fluffs ont été honteusement copiés chez Starlight Masquerade. J'ai mis du temps à trouver le bon ratio longueur/largeur/accroche, j'en suis assez contente. Ils pourraient fluffer davantage mais on verra une prochaine fois. 

J'ai utilisé ce patron tiré du fameux et incontournable "The Cut of Women's Clothes" de Norah Waugh (diagram XV) et je l'ai un peu bricolé en plus de l'avoir adapté à mes mesures. J'ai dégagé le pli-pince sur le devant parce que peu importait la manière dont je le couchais, ça faisait moche. 
Exit le pli. 

Bref, je me suis bien amusée et j'ai pas fini. Quand ce sera fait, je mettrai de nouvelle photos, portée par moi parce que Josette...disons qu'elle vieillit et qu'elle porte moins bien l'uniforme avec l'âge. D'ici quelques temps, j’espère pouvoir la mettre à la retraite et avoir sa remplaçante qui, elle, se réglera dans tous les sens et ne servira pas uniquement de porte-manteau.
Bientôt.