mardi 9 octobre 2018

Corps baleiné XVIIIème, 3ème partie et fin!

Donc voilà où nous en sommes.


J'ai posé et rebrodé mes œillets, puis assemblé les pièces. Des deux côtés, bien entendu. Il n'y a pas de tassettes? Mais si, elles ne sont juste pas encore découpées. Je fais comme Sanna K qui ne découpe les siennes qu'une fois tout le baleinage enfilé donc on verra plus tard. Et comme elle, j'ai piqué tous les bords des pièces à deux millimètres, histoire de maintenir toutes les épaisseurs ensemble. D'habitude, j'aurai surfilé d'un point zig-zag mais cette piqûre est bien plus discrète et rapide.
J'ai utilisé des œillets de 5mm doré que j'ai recouvert au coton à broder blanc teinté au thé. J'avais peur de ne pas avoir assez mais il me reste largement de quoi rebroder les œillets des bretelles.
J'aime bien teinter au thé, ça tient bien et on a une belle gamme de coloris. J'aurai sans doute dû laisser infuser davantage parce qu'il y a un léger décalage entre le fil et le tissu mais c'est pas grave.

 

Néanmoins, je n'ai pas une totale confiance en la solidité de ma broderie alors j'ai arrosé les œillets de fray-check et si ça durcit un peu le tout, je me sens rassurée. Alors, oui, ils ne sont pas parfaits et pas toujours d'une belle régularité mais j'en suis plutôt fière, d'autant que j'ai tordu deux aiguilles et pété une troisième à cause de la triplure. Il n'était pas rare que je m'aide d'une petite pince pour tirer l'aiguille.

Ensuite, j'ai baleiné; acier plat pour les premier canaux dos et devant et acier spiralé pour le reste. Oui, je sais que c'est pas histo-compatible mais l'acier plat partout, c'est juste pas possible pour moi. Même en semi-baleiné, ça reste lourd à porter et surtout, ça me tue la cambrure et le gras. Last but not least : personne ne le verra et/ou le saura.
Et j'ai enfin ouvert les tassettes :


Puis je me suis occupée de la doublure. J'avais un joli coton assorti mais avec les canaux cousus en lie-de-vin, ça se voit franchement par transparence et...c'est moche, voilà.
"Oui mais on le verra pas puisque ce sera contre toi". Certes mais MOI, je le vois et ça me gêne.
"Si t'avais utilisé la bobine en lie-de-vin et la canette en beige, t'aurais pas eu ce problème". Bon sang mais c'est bien sûr! Que n'y ai-je point pensé tantôt?! Ben si en fait, j'étais même partie pour faire comme ça mais avec les épaisseurs et malgré les différents réglages, le fil de canette remontait sur l’extérieur et ça faisait le lie-de-vin comme en pointillés. Déjà que mes coutures ne sont pas très droites alors si en plus, elles sont en pointillés!

J'ai donc pris une autre toile de coton assez épaisse pour couper ma doublure et si pour commencer, j'ai fait comme Sanna K qui coupe les deux pièces dos en une seule, et la dernière tassette à part, j'ai déchanté lors de l'épinglage sur le corps : le tissu gondolait et tiraillait, impossible d'avoir quelque chose d'équerre. Donc, retour à la doublure coupée sur chaque pièce. Ça me fera deux coutures supplémentaires mais au point ou j'en suis!


Et on va tout monter à la main, tranquillement à petits points. Bien entendu, j'ai d'abord fixé les surplus de couture au corps à grands points lancés pour éviter d'avoir des épingles partout et je me suis attelée la tache.



Armez-vous de patience, d'aiguilles de rechange et d'un bon dé à coudre. Et de quelques épisodes de votre série préférée ou de films.Comme vous pouvez le constater, j'ai monté chaque pièce de doublure sur chaque pièce du corps, c'est long mais c'est beaucoup plus joli. Je n'ai pas réussi à comprendre comment a fait Rococo Atelier, j'ai donc fait de manière un peu intuitive et le résultat est plutôt chouette.



Ensuite, nous allons attaquer les finitions avec le biais/sergé, et j'ai finalement opté pour du sergé. Du vieux, hein? De celui qu'on utilisait pour les accroches de torchons! Tissé bien serré, large d'un centimètre et teinté au thé pour que les couleurs soient les plus proches possibles. Là aussi, ça a été un peu long, surtout en bas à cause des tassettes car à la différence du biais qui s'adapte facilement et qu'on peut étirer et contracter dans une moindre mesure pour l'adapter au plus près, le sergé est plus délicat à mettre en place.
J'ai commencé par l'intérieur et comme mon sergé est assez étroit, j'ai tracé le long du bord une ligne de repère pour ne pas trop dévier et manquer le largeur au moment de rabattre sur l’extérieur.
Faite à l'encre thermosensible (Pilot Frixion, Uniball TSI, Papermate Replay), un coup de vapeur une fois terminé et hop, plus rien!


Les premiers angles sont compliqués à négocier, on galère à faire un pli propre ou l'arrondi joli et puis on prend le pli (sans mauvais jeu de mots) et à coudre, je trouve ça beaucoup plus agréable que le biais, d'autant que la petite largeur me faisait moins de matière à gérer dans le haut des tassettes. Alors, ok, c'est pas parfait mais j'en suis hyper fière!





Je vous épargne les photos du haut parce que c'est de la ligne droite, trop fastoche (ou presque). Voilà donc la bête terminée, enfin. Soyez indulgent(e)s, les mannequins ne sont pas faits pour porter les corps baleinés et autres corsets.




Un jour, je ferai des photos sur moi mais en attendant, soyez sûr (e)s qu'il me va parfaitement. Il est très confortable et qu'il soit aussi lacé à l'avant m’éviter de douloureuses contorsions et me fait gagner cinq bonnes minutes à l'habillage. 

Merci de m'avoir suivie jusque là. Je planche déjà sur la suite! 
A bientôt!