mardi 19 décembre 2017

A nous la Petite Française!

Premier article: bing! Je vous balance une robe d'inspiration XVIIIème.


Je dis d’inspiration parce que le tissu -un coton ancien (laize en 90) imprimé de rayures rouges et blanches- et les petites roses décoratives -made in China- ne sont pas du tout historiques et complètement anachroniques. Mais que voulez-vous, cette française sur petits paniers, je n'arrivais pas l'imaginer ailleurs que là-dedans. Je la voulais mignonne, à croquer, avec des fluffs décoratifs trop choupis et des petites fleurs pour les mettre en valeur sans faire trop de rouge.
Malgré un métrage honorable, impossible d'y caser un manteau de robe et une jupe, surtout si je voulais faire ces fluffs qui me trottaient dans la tête et que je voulais absolument coupés en biais pour jouer sur les rayures.



Ahem, on voit sans doute mieux sur cette ma-gni-fique photo avec flash (je suis piètre photographe et pire dessinatrice encore) le jeu des rayures droites sur le manteau et de biais sur les fluffs à condition sans doute d'agrandir l'image. Vous me direz.
Donc, point de jupe assortie mais coupée dans un pékiné de coton blanc moderne et doublée de coton car un poil transparent. Je n'aime pas porter de jupons sous mes jupes parce que tous ces liens à la taille m'angoissent alors je triche et je couds un jupon à chaque jupe.



"Bouhez-la, les gens! Elle fait du pas-histo! Bouh bouh bouuuuuh!")

Ce à quoi je répondrais "Oui, c'est vrai! Mais j'ai pas envie de faire de l'histo, je veux juste me faire plaiz'!".
Alors oui, c'est pas super économique parce qu'au lieu d'un seul jupon qui ira sous plusieurs tenues, ça me fait faire un jupon à chaque nouvelle jupe. Je m'en fiche, j'en ai pas douze, de jupes (du moins, pas encore) et comme un jupon est indispensable pour flouter les paniers, je monte jupe et jupon sur une même ceinture et j'ai moins de sur-épaisseurs à la taille. Là.
Je n'aime pas beaucoup ces plis sur les côtés de la jupe, c'est un point à améliorer lors de ma prochaine française.


Je n'aime pas beaucoup non plus la manière dont les plis du dos travaillent sur le mannequin mais à l'usage, ils sont presque parfaits sur moi. Ça tiraille encore un peu, j'avais pourtant amélioré quelques mesures quand j'ai refait le patron car lors de ma précédente petite française -une erreur de longueur, un coup de ciseaux de trop et c'est le drame- ça tirait beaucoup plus. Ce n'est pas tant le plissage dos qui pèche mais plutôt les coutures verticales qui relient la doublure aux plis.
(Source: "Costumes in details, women's dress 1730-1930")                      
Je crois que j'ai dû me planter quelque part. Va falloir revoir cette histoire.

Bon, d'accord, elle n'est pas terminée. Et Josette, mon vieux mannequin réglable qui ne se règle plus, ne la met pas en valeur du tout ; la robe parait de guingois (et elle l'est, Josette est un peu bossue), la taille aussi large que la poitrine malgré les petits paniers, et elle a l'air un peu défraîchie. C'est le pénible des mannequins de couture, j'aimerai parfois le serrer dans mes corsets et corps baleinés pour lui donner la silhouette voulue sans devoir à chaque fois m’habiller entièrement. Du coup, je me demande si y'a pas moyen de bricoler un mannequin avec de la mousse qui se déformerait juste ce qu'il faut quand on le corsète... A voir. Plus tard.

J'ai encore un peu de boulot sur ce costume, comme la manche gauche à monter, la pièce d'estomac à faire, quelques fleurs à coudre sur le fluff du bas de la jupe et encore d'autres fluffs à installer en motifs car la jupe toute blanche est un peu triste.

J'ai fait trois épaisseurs d'engageantes rayées qui ne se voient pas trop, là (mais on voit vachement bien le biais des fluffs) et j'ai fait des doubles-engageantes amovibles cousues à gros points dans la manche en voile de coton rayé trop joli acheté que dalle aux Coupons de Saint-Pierre (5€ le coupon de 3 mètres, j'en ai pris 4 coupons, vous pensez bien).


Les fluffs ont été honteusement copiés chez Starlight Masquerade. J'ai mis du temps à trouver le bon ratio longueur/largeur/accroche, j'en suis assez contente. Ils pourraient fluffer davantage mais on verra une prochaine fois. 

J'ai utilisé ce patron tiré du fameux et incontournable "The Cut of Women's Clothes" de Norah Waugh (diagram XV) et je l'ai un peu bricolé en plus de l'avoir adapté à mes mesures. J'ai dégagé le pli-pince sur le devant parce que peu importait la manière dont je le couchais, ça faisait moche. 
Exit le pli. 

Bref, je me suis bien amusée et j'ai pas fini. Quand ce sera fait, je mettrai de nouvelle photos, portée par moi parce que Josette...disons qu'elle vieillit et qu'elle porte moins bien l'uniforme avec l'âge. D'ici quelques temps, j’espère pouvoir la mettre à la retraite et avoir sa remplaçante qui, elle, se réglera dans tous les sens et ne servira pas uniquement de porte-manteau.
Bientôt.

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